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NOM

       credentials - Identifiants de processus

DESCRIPTION

   Identifiant de processus (PID)
       Chaque  processus  a  un  identifiant  unique  entier  positif  qui  lui est attribué à sa création (avec
       fork(2)). Un processus peut connaître son PID avec getpid(2). Un PID est représenté  par  le  type  pid_t
       (défini dans <sys/types.h>).

       Les  PID  sont utilisés dans un certain nombre d'appels système pour identifier le processus affecté, par
       exemple : kill(2), ptrace(2), setpriority(2), setpgid(2), setsid(2), sigqueue(3) et waitpid(2).

       Le PID d'un processus est conservé au travers d'un execve(2).

   Identifiant du processus parent (PPID)
       L'identifiant de processus parent d'un processus identifie le processus qui l'a  créé  avec  fork(2).  Un
       processus peut connaître son PPID avec getppid(2). Un PPID est représenté à l'aide du type pid_t.

       Le PPID d'un processus est conservé au travers d'un execve(2).

   Identifiant de groupe de processus et identifiant de session
       Chaque  processus  a  un  identifiant  de  session  et  un  identifiant de groupe de processus, tous deux
       représentés par le type pid_t. Un processus peut connaître son identifiant de session avec  getsid(2)  et
       son identifiant de groupe de processus avec getpgrp(2).

       Un  processus enfant créé par fork(2) hérite de l'identifiant de session et de l'identifiant de groupe de
       processus de son parent. Les identifiants de session et de groupe de processus sont préservés au  travers
       d'un execve(2).

       Les  sessions  et les groupes de processus sont des abstractions destinées à aider au contrôle des tâches
       dans le shell. Un groupe de processus (parfois appelé « tâche ») est un ensemble de  processus  ayant  le
       même  identifiant  de  groupe  de  processus ;  le  shell  crée un nouveau groupe de processus pour le(s)
       processus utilisé(s) pour exécuter une commande unique ou pipeline (par exemple, les deux processus créés
       pour exécuter la commande « ls | wc » sont placés dans le même groupe de processus). L'appartenance à  un
       groupe  de  processus  peut  être  changée  avec  setpgid(2).  Le  processus  dont  le PID est égal à son
       identifiant de groupe de processus est le leader du groupe de processus.

       Une session est un ensemble de processus ayant le même identifiant de  session.  Tous  les  membres  d'un
       groupe  de  processus  ont  également  le  même  identifiant  de session (tous les membres d'un groupe de
       processus appartiennent à la même session, donc les sessions et les  groupes  de  processus  forment  une
       hiérarchie  stricte à deux niveaux). Une nouvelle session est créée lorsqu'un processus appelle setsid(2)
       qui crée une nouvelle session dont l'identifiant est le PID de ce processus. Le créateur de cette session
       est appelé leader de session.

       Tous les processus d'une session partagent un terminal de contrôle. Le  terminal  de  contrôle  est  créé
       lorsque  le  leader de session ouvre un terminal pour la première fois (sauf si le paramètre O_NOCTTY est
       précisé lors de l'appel de open(2)). Un terminal ne peut être le terminal de  contrôle  que  d'une  seule
       session.

       Il ne peut y avoir plus d'une tâche ayant la place de « tâche de premier plan » ; les autres tâches de la
       sessions  sont  des  «  tâches  d'arrière  plan  ».  Seule  la  tâche  de  premier plan peut recevoir des
       informations depuis le terminal ; si un  job  d'arrière  plan  tente  de  recevoir  des  informations  du
       terminal,  le  signal  SIGTTIN  est  renvoyé  au groupe du processus, ce qui a pour effet de suspendre la
       tâche. Si le terminal a reçu l'attribut TOSTOP (consultez termios(3)), alors seule la  tâche  de  premier
       plan  est autorisée à afficher des données dans le terminal ; l'envoi de données de tâches d'arrière plan
       vers le terminal déclenche un signal SIGTTOU, ce qui a pour  effet  de  suspendre  la  tâche.  Lorsqu'une
       touche  du  clavier  qui  génère  un  signal  est enfoncée (par exemple, la touche interrupt qui provoque
       normalement un Contrôle-C), le signal est envoyé au processus de premier plan.

       Divers appels système et fonctions de bibliothèque peuvent agir sur  tous  les  membres  d'un  groupe  de
       processus,  notamment  kill(2),  killpg(2), getpriority(2), setpriority(2), ioprio_get(2), ioprio_set(2),
       waitid(2) et waitpid(2). Consultez également la discussion au sujet des opérations F_GETOWN, F_GETOWN_EX,
       F_SETOWN et F_SETOWN_EX dans fcntl(2).

   Identifiants d'utilisateur et de groupe
       Chaque processus a un certain nombre d'identifiants d'utilisateur et de groupe. Ces identifiants sont des
       entiers représentés respectivement avec les types uid_t et gid_t (définis dans <sys/types.h>).

       Sous Linux, chaque processus a les identifiants d'utilisateur et de groupe suivants :

       -  Identifiant d'utilisateur réel  et  identifiant  de  groupe  réel.  Ces  identifiants  déterminent  le
          propriétaire  du  processus.  Un  processus  peut  déterminer  ses  UID et GID réels avec getuid(2) et
          getgid(2).

       -  UID effectif et GID effectif. Ces  identifiants  sont  utilisés  par  le  noyau  pour  déterminer  les
          permissions  de ce processus lors d'accès à des ressources partagées telles que les files de messages,
          la mémoire partagée ou les sémaphores. Sur la plupart des systèmes UNIX, ces identifiants  déterminent
          aussi  les  permissions  d'accès aux fichiers. Cependant, Linux utilise l'identifiant d'utilisateur du
          système de fichiers (décrit plus bas) pour cette tâche. Un processus peut  déterminer  son  UID  (GID)
          effectif avec geteuid(2) (getegid(2)).

       -  UID  sauvegardé  et  GID sauvegardé. Ces identifiants sont utilisés dans les programmes set-user-ID et
          set-group-ID pour sauvegarder une copie des identifiants effectifs correspondants lors de  l'exécution
          du programme (consultez execve(2)). Un programme set-user-ID peut prendre et abandonner des privilèges
          en changeant son UID effectif entre les valeurs de ses UID réel et sauvegardé. Cet échange est réalisé
          par  les  appels  système  seteuid(2),  setreuid(2)  ou  setresuid(2).  Un programme set-group-ID peut
          effectuer les opérations correspondantes avec setegid(2), setregid(2) ou  setresgid(2).  Un  processus
          peut obtenir son UID sauvegardé avec getresuid(2) et son GID sauvegardé avec getresgid(2)).

       -  UID  et GID du système de fichiers (spécifiques à Linux). Ces identifiants, ainsi que les identifiants
          de groupe additionnels décrits plus bas, sont utilisés pour déterminer  les  permissions  d'accès  aux
          fichiers ;  consultez  path_resolution(7)  pour  plus de détails. Lorsque l'UID (ou GID) effectif d'un
          processus est modifié, le noyau définit automatiquement l'UID (ou GID) du système  de  fichiers  à  la
          même  valeur.  Ainsi,  les  identifiants du système de fichiers sont en général égaux aux identifiants
          effectifs, et la sémantique des vérifications de permissions sont les mêmes sous  Linux  et  sous  les
          autres  UNIX.  Les  identifiants  du  système  de  fichiers  peuvent prendre une valeur différente des
          identifiants effectifs en utilisant les appels setfsuid(2) et setfsgid(2).

       -  GID additionnels. Il s'agit d'un ensemble d'identifiants de groupe supplémentaires qui  sont  utilisés
          pour les vérifications de permissions d'accès aux fichiers et autres ressources partagées. Avant Linux
          2.6.4,  un  processus pouvait avoir jusqu'à 32 groupes additionnels ; depuis Linux 2.6.4, cette limite
          est de 65536 groupes additionnels. L'appel sysconf(_SC_NGROUPS_MAX) peut être utilisé pour  déterminer
          le  nombre  de groupes additionnels auxquels un processus peut appartenir. Un processus peut consulter
          son ensemble de GID additionnels avec getgroups(2).

       Un processus enfant créé par fork(2) hérite des copies des UID et GID de son parent. Lors d'un execve(2),
       les UID et GID réels ainsi que les GID supplémentaires sont préservés ;  les  identifiants  effectifs  et
       sauvegardés peuvent être modifiés comme indiqué dans execve(2).

       En  dehors  des  contextes décrits ci‐dessus, les UID d'un processus sont également utilisés dans les cas
       suivants :

       -  lors de la vérification des permissions pour l'envoi de signaux (consultez kill(2)) ;

       -  lors de  la  vérification  des  permissions  pour  la  modification  des  paramètres  d'ordonnancement
          (politesse,  politique  et  priorité d'ordonnancement temps‐réel, priorité d'E/S) avec setpriority(2),
          sched_setaffinity(2), sched_setscheduler(2), sched_setparam(2), sched_setattr(2) et ioprio_set(2) ;

       -  lors de la vérification de limites de ressources (consultez getrlimit(2)) ;

       -  lorsque la limite du nombre d'instances inotify que le processus peut créer  est  vérifiée  (consultez
          inotify(7)).

   Modification des UID et GID d'un processus
       Soumis  aux  règles  décrites  dans  les  pages de manuel concernées, un processus peut se servir des API
       suivantes pour modifier ses UID et GID.

       setuid(2) (
              setgid(2)) Modifier l'UID (ou le  GID)  réel  (et  éventuellement  effectif  et  sauvegardé)  d'un
              processus.

       seteuid(2) (
              setegid(2)) Modifier l'UID (ou le GID) effectif d'un processus.

       setfsuid(2) (
              setfsgid(2)) Modifier l'UID (ou le GID) du système de fichiers d'un processus.

       setreuid(2) (
              setregid(2))  Modifier  les  UID  (ou le GID) réel et effectif (et éventuellement sauvegardé) d'un
              processus.

       setresuid(2) (
              setresgid(2)) Modifier les UID (ou le GID) réel, effectif et sauvegardé d'un processus.

       setgroups(2)
              Modifier la liste des groupes additionnels d'un processus

       Toutes les modifications d'UID (ou de GID) effectif d'un processus  sont  automatiquement  propagées  sur
       l'UID  (ou le GID) du système de fichiers du processus. Les modifications d'UID (ou de GID) effectif d'un
       processus peuvent aussi affecter l'attribut « dumpable » du processus, comme décrit dans prctl(2).

       Les modifications d'UID (ou de GID) d'un processus peuvent affecter les  capacités  du  processus,  comme
       décrit dans capabilities(7).

STANDARDS

       Les PID, PPID, PGID et SID sont spécifiés dans POSIX.1. Les identifiants réels, effectifs et sauvegardés,
       et les identifiants de groupe additionnels sont spécifiés dans POSIX.1.

       Les UID et GID du système de fichiers sont une extension de Linux.

NOTES

       Plusieurs  champs  du  fichier /proc/pid/status montrent les identifiants du processus décrits ci‐dessus.
       Consultez proc(5) pour plus d'informations.

       La spécification POSIX des threads demande que les identifiants soient partagés par tous les threads d'un
       processus. Toutefois, au niveau du noyau, Linux maintient des identifiants d'utilisateurs et  de  groupes
       séparés  pour chaque thread. L'implémentation des threads NPTL effectue un certain travail pour s'assurer
       que toute modification d'identifiants d'utilisateur ou de  groupe  (par  exemple,  au  moyen  d'appels  à
       setuid(2)  ou  setresuid(2))  soit propagée vers tous les threads POSIX d'un processus. Consultez nptl(7)
       pour plus de détails.

VOIR AUSSI

       bash(1), csh(1), groups(1), id(1), newgrp(1), ps(1), runuser(1),  setpriv(1),  sg(1),  su(1),  access(2),
       execve(2),  faccessat(2),  fork(2),  getgroups(2), getpgrp(2), getpid(2), getppid(2), getsid(2), kill(2),
       setegid(2), seteuid(2), setfsgid(2),  setfsuid(2),  setgid(2),  setgroups(2),  setpgid(2),  setresgid(2),
       setresuid(2),  setsid(2),  setuid(2),  waitpid(2), euidaccess(3), initgroups(3), killpg(3), tcgetpgrp(3),
       tcgetsid(3),   tcsetpgrp(3),   group(5),   passwd(5),    shadow(5),    capabilities(7),    namespaces(7),
       path_resolution(7),    pid_namespaces(7),    pthreads(7),   signal(7),   system_data_types(7),   unix(7),
       user_namespaces(7), sudo(8)

TRADUCTION

       La  traduction  française   de   cette   page   de   manuel   a   été   créée   par   Christophe   Blaess
       <https://www.blaess.fr/christophe/>,   Stéphan   Rafin   <stephan.rafin@laposte.net>,   Thierry   Vignaud
       <tvignaud@mandriva.com>, François Micaux, Alain Portal  <aportal@univ-montp2.fr>,  Jean-Philippe  Guérard
       <fevrier@tigreraye.org>,   Jean-Luc   Coulon   (f5ibh)   <jean-luc.coulon@wanadoo.fr>,   Julien   Cristau
       <jcristau@debian.org>,     Thomas     Huriaux      <thomas.huriaux@gmail.com>,      Nicolas      François
       <nicolas.francois@centraliens.net>,     Florentin     Duneau    <fduneau@gmail.com>,    Simon    Paillard
       <simon.paillard@resel.enst-bretagne.fr>,    Denis    Barbier    <barbier@debian.org>,    David     Prévot
       <david@tilapin.org>,     Cédric     Boutillier     <cedric.boutillier@gmail.com>,    Frédéric    Hantrais
       <fhantrais@gmail.com> et Jean-Pierre Giraud <jean-pierregiraud@neuf.fr>

       Cette traduction est une documentation libre ; veuillez vous  reporter  à  la  GNU General Public License
       version 3 concernant les conditions de copie et de distribution. Il n'y a aucune RESPONSABILITÉ LÉGALE.

       Si  vous  découvrez  un  bogue  dans la traduction de cette page de manuel, veuillez envoyer un message à
       debian-l10n-french@lists.debian.org.

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